Trop belle
Derrière les murs gris,
Je t'ai serrée dans mes bras
Un soir de pluie ;
Je n'aimais plus que toi.
Tes cheveux mouillés,
Tes mèches dorées, tes yeux clairs.
Je t'ai caressé la joue, c'était doux ;
Je sortais à peine de l'enfer.
Tu m'as dit de rester,
Que t'étais qu'une sirène, qui traîne
Le soir dans des coins paumés.
Je t'ai dit : « OK, moi, je trimballe ma peine. »
Il y avait ce lampadaire qui jouait avec nous,
Qui éclairait la folie s'emparant de nous,
Sa lumière fade qui tombait du ciel ;
Tout ça ne m'empêchait pas de t'trouver trop belle.
Blocs disloqués
Certains soirs
Légendes oubliées
L'éternelle âme folle s'envole nue, dès le souffle de la nuit tombé.
Les coeurs isolés et déchus muent, happés par les charmes aiguisés.
De longues avenues pâles se perdent, rattrapées par la candeur des sentiments.
Les illusions suspendues aux nues disparaissent, sous la lueur de phares inconstants.
La lumière crépusculaire incisive, suggère des morceaux de glace qui dérivent.
L'exquise esquisse dévoilée, fredonne des envolées lyriques aux anges égarés.
Le vent des plaines s’emmêle, les rivages envoûtés s’envolent.
Sur les canaux dès l’aube surviennent, des légendes oubliées.
Dissiper les brumes
Star Ferry
Des univers d'hiver
Dès l’aube, les esprits effleurent l’âme vagabonde, bondissent, puis fouillent les ondes.
L’horizon, brumeux, froid, d’un matin pâle, superpose les images aux mots d’un songe.
Les arbres dévêtus, aux longues branches nues indifférentes, se figent dans le temps.
Les eaux troublées imaginent des éclairs tentaculaires, métal opaque aux desseins affolants.
L'aurore blanche éloigne les parfums nébuleux d’une fin de nuit fougueuse et farouche.
Les bateaux tanguent sur un rythme lancinant, halent des trésors jusqu’aux berges pourpres.
Des vagues à l'âme inconnus, issues d’une existence argentée, s’évanouissent dans les étoiles.
D’anciens filets obscurs aux univers d’hiver absolus dévoilent des anges sur la surface des voiles.
Fresque de Castro
Mes quêtes éperdues, rites initiatiques solitaires, m'entraînent loin des réalités ordinaires.
Tel Nashe dans La Musique du hasard, je roule à 180 et plonge dans l’abîme du mystère.
Le vent de Sonora remonte du Mexique pour inonder tout le sud-ouest des States.
Survoler le golfe du Mexique et la mer de Cortez à la vitesse d’une comète.
Tour de Riga
Mon chemin
Caresser les étoiles
Comme des funambules
Tu lèves les voiles, mon horizon s'éloigne.
Tous nos souvenirs, des ombres matinales,
D'instantanés volés, d'un soleil idéal,
Et les ondes fraîches de ma mémoire dévalent.
On comblait de lumière les somnambules,
On éclairait de poésie tous ces murs gris,
Et on jouait avec la vie, comme des funambules.
Jusqu'à la mer de Cortez
Je n'ai pas peur
Puisqu'il faut partir
Puisqu'il faut partir,
On ira sous la lune,
Nos regards de braise
Écartant les brumes.
Au sommet des dunes,
On chassera nos maux,
Hurlant face au vent
Notre envie de vivre.
On attrapera l'océan
Et ses caresses d'écume,
Enfouies dans nos poches
Pour les jours trop moches.
Plonger dans les rouleaux,
Noyer nos tourments,
Et nos rires jusqu'aux îles
Parfumeront les étoiles.
Sur les plages sauvages,
Des bateaux à voiles.
Dressés comme des phares,
De longs bois flottés.
Un grand feu de joie,
Des visages apaisés ;
La nuit nous protégera
Des trop grandes marées.